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REGISTRES
DU BUREAU                                                [i5ia]
XIIII". Pour chascun cent livré hors le boulouart et aelles de la porte Sainct Jaques jusques au bout des faulxbourgs par delà Nostre Dame des Champs, aura led. Hebert vingt deux solz parisis.
XVe. Pour chascun cent livré hors et par delà lesd, faulxbourgs Nostre Dame des Champs jusques à la Malladerie qui est la fin du pavement de la Ville, vingt quatre solz parisis.
XVIe. Pour chascun cent livré hors la porte Sainct Michel, s'il y convenoit paver, car par cy devant la ville n'y a point eu de pavement, aura seullement led. Hebert vingt solz parisis.
XVII°. Pour chascun cent livré hors la porte Sainct Germain des Prez partout où la Ville doit paver, aura seullement vingt solz parisis(1).
a point eu de pavement, aura seullement vingt solz parisis.
Xe. Pour chascun cent livré hors la porte Sainct Anthoine jusques au pourtour de la Bastille, aura seullement led. Hebert vingt solz parisis.
XIe. Pour chascun cent livré depuis led. pourtour le long de la chaussée jusques au bout de l'abbahie Sainct Anthoine tout le pourprins d'icelle includ, aura led. Hebert vingt deux solz parisis.
XIIe. Pour chascun cent livré hors la porte Sainct Victor jusques hors le pourprins Sainct Victor, aura seullement led. Hebert vingt solz parisis.
XIIIe. Pour chascun cent livré hors la porte Bor­delle à l'entour du boulouart d'icelle vingt solz pa­risis. Et au regard des faulbourgs d'icelle porte, s'est aux voisins et proprietaires à faire paver.
CCLXXX1I.—-Lettres du Roy pour la reception de mons1- le cardinal de Sle Croix.
21 août i5i2. (Fol. 24or°(2).)
16 août. De par le Roy.
"Trés chers et bien aînez, nostre trés cher et
grant amy le cardinal de Sainte Croix'3' s'en va par delà pour aucuns affaires qui grandement nous tou­chent (*' ; et pour ce qu'il est personnage digne et d'auc-
X.   La première -porte Sainct Antoine» était voisine de l'emplacement occupé aujourd'hui par la place Raudoyer. La seconde, appar­tenant à l'enceinte de Philippe-Auguste, s'élevait à peu près à la hauteur de la rue Sévigné et du lycée Charlemagne. Quant à la troisième, paroù passèrent plusieurs cortèges royaux, elle faisaitpartie de la forteresse construite par Charles V pour correspondre àcelledu Louvre. Située d'abord dans l'axe de la vieille rue Saint-Antoine, puis reportée en face de la même voie considérablement élargie, elle con­sistait en un pavillon carré à toiture pyramidale et avait pour défenses les tours mêmes de la citadelle. C'est de cette troisième porte qu'il est question dans notre texte; car la quatrième, sorte d'arc dc triomphe dont il existe de nombreuses vues, ne fut bâtie qu'en 1585.
XI.   L'-abbahie Sainct Anthoine,» fondée entre 1181 eliigo, eut pour premières habitantes des filles repenties qu'on agrégea à l'ordre de Cîteaux. Les bâtiments claustraux furent achevés et l'église construite en 1223, ce qui attira la population aux environs du nouveau monastère et détermina la création d'écarts ou hameaux suburbains, tels que Reuilly, la Râpée, Picpus, Popincourt, la Croix-Faubin, etc Les Rénédictines cisterciennes ont occupé l'abbaye jusqu'à la Révolution. Le cloitre, reconstruit en 1770, a élé converti en hôpital et l'église démolie. Une partie de l'enclos a été conservée; le reste est sillonné par diverses voies publiques.
XII à XVII. Les tt portes Sainct Victor, Bordelle, Sainct Jaques, Sainct Michel, et Sainct Germain des Prez- appartenaient à l'enceinte de Philippe-Auguste. C'étaient, comme la porte Saint-Antoine, des pavillons rectangulaires flanqués de tourelles et situés : le premier, un peu à l'ouest de la rue du Cardinal-Lemoine ; le second, à quelques mètres de la place Lacépède ( voy. ci-dessus p. 178, note 3 ) ; le troisième, un pen au-dessus du point d'intersection des rues Saint-Jacques et Soufflot; le quatrième, à l'endroit mème où l'on remar­quait, il y a quelques années, la fontaine illustrée par un distique de Santeuil (emplacement de l'ancienne place Saint-Michel entre les rues Cujas et Soufflot); le cinquième, dans la rue dc l'Ëcole-de-Médecine (ancienne rue des Cordeliers), à la hauteur du terre-plein qui sépare celte rue du boulevard Saint-Germain et à peu près dans l'axe du passage du Commerce. Toutes ces portes sont par­faitement visibles sur le beau plan-estampe de Mérian (1615).
XIV el XV. Les -faulxbourgs par delà Nostre Dame des Champs jusques à la Malladeries ne sont autre chose que les roules el che­mins sillonnant le territoire suburbain de Saint-Germain-des-Prés, au midi et au couchant de la Tranchée. (Voir, dans la Collection de l'histoire générale de Paris, la Topographie historique, régions du bourg et du faubourg Saint-Germain.) — Sur la maladrerie Saint­Germain au carrefour dit depuis de la Croix-Rouge, voyez ci-ilessus, p. 147, note 1.
Le lecteur aura remarqué que, dans cette nomenclature des portas de Paris au commencement du xvi' siècle, il n'est pas fait mention dela tt fausse porte de Montorgueil» ou p. poterne au Comte d'Artois,» dont la démolition, requise une quinzaine d'années auparavant par les vendeurs de poisson de mer aux Halles, avait élé accordée par le Bureau dans l'Assemblée de Ville du 17 décembre 1498 (ci-dessus art. CLVI). Cette lacune n'infirme pas les conclusions de la note 1 de la page 88 ci-dessus. En effet la pottrne, ne donnant pas accès à une voie extérieure, ne pouvait étre comprise dans la liste des portes ouvrant sur un chemin ou route que la Ville était tenue de paver à ses frais.
(•) Le bas de la page en blanc au Registre. — Le document qu'on vient de lire n'est pas placé à son ordre chronologique dans le Registre, où il vient seulement après notre article CCLXXXII en date du 21 août.
(-) Au Registre, cet article est placé entre nos articles CCLXXX et CCLXXXI.
(3) Jean, cardinal du titre de Sainte-Croix à Jérusalem, ambassadeur du duc dn Saxe, Frédéric III le Sage, à Rome.
O r Par delà» les monts, en Italie. .